[du 28 août au 4 septembre]
Et voilà, c’est déjà fini, le pèlerinage annuel à Estartit ! Moi, c’est la première fois, je suis le petit bleu de la bande, mais on a vite compris que la plupart y sont «chez eux » ! Certains viennent déjà depuis 30 ans, sans se lasser - je les comprends maintenant - et d’ailleurs le comité ne reçoit même plus de confirmation pour la réservation ! Diiingue, quelques jours avant on n’était toujours pas sûrs de pouvoir partir : si Steini, déjà dans la région quelques jours plus tôt, n’avait pas fait un petit crochet par l’hôtel reposer la question de l’acceptation de la réservation, on serait resté dans le flou jusqu’à débarquer à l’Hôtel ... où on était chaleureusement attendus, bras grand ouverts !
L’incertitude avait bien des raisons, 2020 aucun voyage n’était possible à cause de la pandémie Covid et il était difficile de s’imaginer, avec une récente recrudescence des cas, particulièrement aussi en Espagne, dans quelle situation nous allions tomber. Et effectivement le secteur touristique y peine à retrouver le plein emploi. Aussi bien les hôtels que les bases de plongée, mis à rude épreuve, tournent à moins de la moitié du personnel habituel, pour une saison plutôt bonne disent-ils.
Les métamorphoses sont dans le détail, masque obligatoire et respecté, personnel toujours correctement masqué, quelques chambres rénovées, ça bouge toujours. Une nouvelle cuisinière, timide, on l’a à peine aperçue malgré nos insistances, car la surprise est dans l’assiette – goûts plus raffinés et présentation fignolée – tout le monde était ravi ! A mon avis Tom a dû prendre du poids...
Pour le programme, ben oui, je sucre les détails techniques : manger – plonger – pause cool – manger – plonger – apéro bateau [Gert a pensé au Pastis !!! enlever la combi avec un verre dans la main sur un espace de moins d’un mètre carré qui tangue bien, c’est le grand art du sport au plus haut niveau, et vous vous faites tout de suite des amis quand vous arrivez à ne pas les éclabousser et partager] – apéro hôtel – manger – pousse café, café histoire de bien dormir – dodo – &rebelotte : donc idéal et no stress tant qu’on n’a pas prévu quelque chose de plus important :-)
Alors ce plat de résistance : les fameuses îles Mèdes et ses eaux protégées ! Des petites grottes bien praticables pour des plongeurs non spécialisés [on reste à droite, dans un sens puis dans l’autre histoire de ne pas gêner le trafic – ou on y va plus tôt et on fait tout à l’envers juste pour le plaisir de faire face au trafic quand tout le monde arrive – bon je rigole, il y a la place], des décors sous-marins superbes et parfois impressionnants avec tous genres de parcours, que ce soient des canions, des tombants raides couverts de corail et ses micro-surprises comme des minuscules nudibranches Flabellina roses aux couleurs néon [mieux vaut avoir son microscope sur soi, mais quel contraste !], des plateaux de posidonies parsemés de petits et moyens rochers habités de murènes vigilantes et de poulpes furtifs et timides, des vallons fantômes parce qu’incorrectement cartographiés ... jusqu’au cave diving [en français dans le texte] sérieux. Y en a pour tous les goûts et niveaux. A notre surprise, nous avons dû faire face à une thermocline au charactère lunatique, parfois nette à partir de 20 m, parfois diffuse à partir de 12m, passant de températures oh si clémentes, 20-23 °C, à du 14-12°C, oups frisquet ! Bizarrement les poissons avaient compris avant nous : « ne descendez pas, on est tous au-dessus ! » Et une fois compris, les plongées devenaient : 1. un petit tour d’horizon pour visiter le décor et 2. retour au grand «AQUARIUM ». Aussi bien sur la pointe extérieure du Salpatxot que en-dessous des trois petits rochers du Sud – les Tasco et Bernat – il suffisait de se planter là, en suspension au bord de l’AQUARIUM avec un œil sur le grand bleu, et de regarder : tous étaient-là, les grandes carangues, dignes, étincelantes et distantes ; les colosses de mérous au ralenti s’installant relaxe dans les cuvettes de rocher direct devant notre nez ; les longs et moins longs barracudas ne sachant pas toujours s’il faut nous éviter ou passant un peu juste devant nous au risque d’une collision pour ne pas violer la priorité de droite d’un autre poisson [y a des barracudas distraits ?], je vais devoir relire le code de la navigation sous-marine ; les e.n.i., espèces non-identifiées essayant de passer inaperçues, ressemblant à des beaux gros merlans prêts à passer à la friture ; par-ci par la une ou deux majestueuses raies planantes au passage toujours magique ; des sardines et autres bancs de petits poissons, dilués ou tourbillonnants ... la magie n’en finissait pas, et il fallait vraiment regarder l’heure pour ne pas rater le bateau ! Ah bin justement, la dernière sortie était un peu chaotique : chute de lumière totale, super grosse drache, le bateau de la Sirena a du recueillir cinq-six plongeurs égarés d’un autre bateau et envoyer récupérer les ceinture noire Pascal et Gerd au Zodiac ... ils avaient préféré continuer vers le Sud plutôt que de retourner vers le Nord et le bateau ! ... comme je les comprends ...
Malgré son effort de signaler qu’il a maintenant 65 ans et qu’il n’est plus du tout [DU TOUT] responsable de l’organisation, Tom restera le Highlight de notre vie sociale, avec son fin comique couple d’antagonistes aléatoirement improvisés par John & Steini. Nous en avons promptement profité pour les fêter, ses 65 ans, dans l’allégresse générale, et Florian nous a fait une joyeuse visite surprise en soirée et deux trois plongées par la suite ! La soirée « danse » par contre est tombée à l’eau [victime du réchauffement climatique ?] – au regret de tous les plongeurs ? – c’est le cas de le dire, il pleuvait des hallebardes ce soir-là !
L’essence est moins chère en Espagne !!?
Merci Gerd pour le trajet sympa ! Vive la prochaine descente ...