Pour les petits malins, ce n’est pas une faute d’orthographe. Je ne vous parle pas du petit pays annexé au sud du Luxembourg, mais du bateau à vapeur qui gît au fond du lac d’Annecy (ville, qui, elle, se situe dans la France, en Savoie) à 43 m de profondeur. Lancé le 13 mai 1909, le France est un bateau à aubes d’une longueur de 47 mètres pouvant transporter 700 personnes. Il sombre le 13 mars 1971 en s’enfonçant par la poupe dans la vase pour se plier par la suite. Il est debout sur le fond et peut être exploré à l’intérieur par des plongeurs très expérimentés.
Pascal et moi-même avons eu la chance de participer à une sortie club à Annecy de nos amis suisses du SCD (Swiss cave diving). Qui dit suisse, dit organisation méticuleuse, déroulement discipliné et ... ponctuel. Pas bon d’arriver avec une minute de retard au rendez-vous du matin. C’est dur pour des SACLiens endurcis. Le samedi et le dimanche nous sommes les premiers à sortir en pneumatique pour plonger sur l’épave. La visibilité à 40 m est de 6 à 8 m, donc tout à fait correcte pour des SACLiens habitués à la soupe du Stau. Une shotline mène d’une bouée en surface directement à la proue de l’épave magnifique.
Pendant la première plongée nous visitons l’extérieur et le pont. Les 20 minutes de temps au fond sont vite épuisées et la remontée le long du fil s’ensuit avec des paliers en pleine eau. Heureusement nous avons du Nitrox „best mix“, qui réduit considérablement les paliers. En mars la température de l‘eau se situe entre 6-7°. La plongée en vêtement sec s’impose donc pour des raisons de santé et de sécurité, bien qu’on a vu des „durs-durs“ plongeant en semi-sec (ou semi-humide, l’éternelle discussion). De retour sur le bateau, Patrick, notre capitaine, nous offre un verre de thé bien chaud qu’on apprécie fortement. Au port l’apéro est également offert par ce gentil organisateur. On se croirait à L’Estartit. L’après-midi, Pascal et moi effectuons une petite plongée sur un site nommé „pain de sucre“ avec quelques falaises sous marines peuplées par des moules d’eau douce et des écrevisses. La visibilité est de 10 m et plus. Malheureusement on ne voit presque pas de poissons. Aparemment l’eau du lac est tellement propre que les poissons n’ont pas assez de nourriture.
Nous passons le reste de l’après-midi dans la vielle ville d’Annecy que nous rejoignons par la promenade le long du lac. Le temps est magnifique, avec des tonnes de cyclistes, promeneurs, chiens, poussettes, trotinettes, fauteils roulants, motards, enfin tout ce qui marche, court ou roule, sans oublier les cygnes et canards. Une cavalcade traverse les petites ruelles de la ville attirant des spectateurs en masse. Le soir nous prenons le dîner dans un restaurant un peu spécial se trouvant dans une ferme à quelques kilomètres d’Annecy. De la salle du restaurant on peut admirer les vaches de l’étable se trouvant juste en dessous. Evidemment les nez fins s‘abstiendront.
La plongée du dimanche matin, deuxième plongée sur Le France, commence bien: 2 des 8 plongeurs inscrits jettent l’éponge suite à des problèmes techniques. Il n’en resta donc que 6. Avec nos bi-bouteilles de 2x12 l et bloc supplémentaire d’oxygène, Pascal et moi sommes généralement considérés comme des „teckies“ exotiques, mais là à côté des 4 plongeurs avec leurs recycleur eCCR, on avait l’air de néanderthaléiens. L‘exploration de la coque et et de la salle des machines s‘avère un peu à l’étroit, Pascal passant devant moi de façon élégante, mais, hélas, son équipement photographique supersophistiqué est un peu encombrant.
Après l’apéro obligatoire au port il est temps de retourner. Nous avons quand même 600 km de trajet à faire; un grand merci au chauffeur de ma part.
En résumé un weekend relax tout à fait réussi, aussi grâce une météo exceptionnelle pour la saison. Expérience a répèter dans les années à venir.